Souvent confrontés à des violences familiales ou accusés d’être des enfants sorciers, ils se retrouvent sans abris et livrés à eux-mêmes. Ils dorment sur des cartons, mendient, vendent quelques bricoles ou volent. Ballon de foot au pied, Abou (12 ans) s’imagine qu’un jour il ira jouer dans des clubs européens. Mais la plupart ne préfèrent pas évoquer l’avenir : « On ne rêve plus, confie Félix (17 ans), on a trop rêvé ». « On a faim, on est sale ajoute Jérôme, 15 ans. Souvent, les gens nous chassent parce qu’ils ne veulent pas nous voir devant chez eux. J’aimerais avoir une vie comme les autres enfants, rentrer le soir à la maison, aller à l’école ».

La rue est un monde à part où tout est bon pour survivre et il est facile de s’y perdre. C’est pour leur donner un visage et une identité que j’ai souhaité réaliser les portraits de ces adultes dont l’enfance a été zappée. Et pour rendre hommage à toutes ces personnes qui les aident, que ce soit sur un bout de trottoir ou dans un centre d’accueil.

Extraits de reportages réalisés avec le soutien du BICE