Considérer le périphérique comme une frontière m’a semblé évident au début de ma réflexion. En tant qu’usager, j’ai déjà tenté bien des fois d’apercevoir ce qu’il y avait aux abords du béton, au dessus ou au dessous de la route – sans grand résultat. J’étais loin d’imaginer que je trouverais dans l’environnement du boulevard périphérique un hippodrome, un lac, un stade de foot, des parcs et des cimetières.
Évoluant de portes à portes tout autour de la capitale, je constatais que la limite se troublait, et me laissais emporter volontiers au gré de mes errances jusqu’à parfois confondre intérieur et extérieur. La banlieue a-t-elle gagné sur Paris, ou le mouvement s’est-il fait en sens inverse? Pour la première fois, je n’étais plus en transit sur la voie rapide. Je me suis ainsi rendu compte de la nature purement symbolique de la « route-frontière » en pointant une réelle différence entre la carte -espace fictif- et la réalité du territoire qu’elle représente.
Avec le temps, le périph’ s’est laissé engloutir par la ville tentaculaire des deux côtés. Il ne se borne plus à entourer Paris et à en définir les limites. Il a créé son propre espace et sa propre dynamique. Mais où est Paris ?
Images produites pour le projet Périphérique, Terre promise avec le collectif Babel photo et publiées dans le livre éponyme aux éditions h’Artpon
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