Depuis 2005, j’ai suivi plusieurs missions de l’ONG Clowns Sans Frontières en accompagnant les artistes à travers l’Afghanistan, les Philippines, la Thaïlande, Birmanie, ou encore le Sénégal.
Au milieu de ruines ou dans un camp de réfugiés, dans les couloirs d’un hôpital ou d’une cour d’école, entre les murs d’une prison ou simplement dans la rue, les clowns vont partout. Avec deux bouts de ficelle et un pagne, une cuillère devient un oiseau. Une moustiquaire transforme un parapluie en méduse. Les artistes distillent de la poésie pure dans les yeux des enfants et un peu de magie dans les souvenirs des adultes. Les bénévoles, armés de nez rouges, distribuent bonne humeur et retours express en enfance dans une parenthèse de légèreté et de rêve.
Lorsque des personnes sont victimes de la guerre, de l’exclusion et de la misère physique ou mentale, une aide morale est toute aussi importante qu’une aide matérielle ou médicale. Des spectacles qui font autant de bien aux artistes qu’aux enfants, des échanges éphémères mais profonds qui laissent une trace éternelle. La culture, indispensable, comme trait d’union entre les rires et l’horreur.